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Même chez certains professionnels des RH

 Cette grande confusion m’a interpelé dans l’exercice de mon activité à la direction d’un cabinet de « Chasse de Tête » durant presque 20 ans chez Avantage Consulting.

 En effet, chaque fois que j’ai eu à recruter en interne des profils de chargés de recrutements pour renforcer notre équipe chasse j’ai fait le même constat déconcertant.

 Parmi les critères que j’indiquai dans les communications et annonces il était systématiquement spécifié – expérience des techniques de chasse de tête requise.

 Dans le meilleur des cas seules environ quinze pour cent des candidatures reçues mentionnaient l’exercice de cette pratique.

 Ces candidatures une fois retenues un nouveau motif d’étonnement m’attendais. En effet, lors de la première prise de contact (téléphonique) j’interrogeais bien entendu sur la réalité de cette expérience de « chasseur de tête ». Et dans la grande majorité des cas cela me conduisait à constater que la personne possédait sans conteste une réelle expérience de « l’approche directe » mais n’avait à aucun moment pratiqué une véritable « chasse ». Plus troublant encore, souvent cette personne était dans l’incapacité d’expliquer clairement ce que pouvait être une « Chasse de tête ».

 Il me faut préciser que bien entendu ces candidats étaient en exercice au sein de cabinets de recrutement.

 Donc, voilà des « professionnels de la profession » en pleine confusion. Pourq

 

Comment expliquer cette confusion ?

 Il convient d’expliquer ce que sont ces deux pratiques, ce que je vais tenter de faire par l’exemple.

 L’approche directe consiste à solliciter directement des individus trouvés sur les réseaux sociaux ou les Jobboards pour leur proposer une opportunité de poste. Exemple : vous m’identifiez sur LINKEDIN et vous me contactez (sans que je vous aie sollicité) pour me proposer une mission.

 La « chasse de tête » est une démarche qui consiste à aller au-delà de ce que peut proposer la partie visible et accessibles des personnes présentes sur les jobboards, réseaux sociaux et autres bases documentaires. En fonction des critères de recherche le chasseur va définir une liste d’entreprises cibles (ou il sait pouvoir trouver les individus correspondant à ces critères). Puis il va choisir et utiliser un scénario pour pouvoir identifier le plus complétement possible les candidats potentiels au sein de ces entreprises. Ensuite et dans un temps bien distinct le chasseur va exploiter ces identifications pour solliciter chaque personne en utilisant un scénario d’approche spécifique et approprié.

La « chasse de tête » est en fait bien plus complexe et complète que la simple « approche directe » et ne se limite pas au seul « sourcing ». Bien entendu, un « chasseur de tête » peut user de sourcing et d’approche directe mais sans jamais sans contenter. L’objectif est de trouver réellement le meilleur candidat possible et les meilleurs candidats sont souvent (de plus en plus ?) discrets.

Pourquoi la confusion est née et persiste ?

 A qui peut profiter cette confusion ? Très certainement à certains professionnels du recrutement. Il semble qu’il soit flatteur de se présenter comme « chasseur de tête » … avec tout ce que l’imaginaire peut y projeter. L’espérance de justifier de prétentions d’honoraires plus élevés peut également jouer un rôle significatif. Et puis, hélas, dans certains cas une méconnaissance de ce qu’est réellement cette activité et des particularités de son exercice. Ce qui pose réellement question, n’est-il pas ?

 Qui peut être pénalisé par cette confusion ? Tout individu, recruteur ou candidat qui fait appel aux services d’un professionnel du recrutement. Il est essentiel de pouvoir se déterminer dans le choix d’un prestataire, partenaire, en toute connaissance de cause. Il est donc essentiel de suffisamment questionner avec pertinence le prestataire pressenti pour pouvoir faire un choix éclairé et adapté à ses exigences de recrutement !

 Cet article vous a intéressé, ou au contraire déplu ? Vous approuvez ou vous êtes en désaccord ? Vous pensez avoir appris ou vous trouvez le sujet complétement bateau ? Vous avez envie d’y réagir ? Vous restez sur votre faim et aimeriez développer ? Je suis pleinement ouvert à la critique (au sens réel du terme). Alors n’hésitez pas à le faire savoir …

 Pierre TRIAU