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J’ai fait le constat que lors de la présentation d’une Short List de candidats ce n’est pas toujours le meilleur qui est retenu et embauché.

Le phénomène est récurrent et plus fréquent qu’on ne peut l’imaginer.

Comment comprendre et analyser ce choix étrange, tout le monde défendant haut et fort vouloir le / la meilleur (e) ?

Du côté de l’entreprise qui recrute les raisons peuvent être multiples.

Tout manager qui recrute fonctionne (inconsciemment ?) sur deux registres :

Ce que peut lui apporter le candidat en termes de compétences et d’employabilité. Donc le niveau d’opportunité à le recruter.

Ceci est contrebalancé par l’évaluation de sa propre capacité à le manager. Donc le niveau de risque à le recruter. Car cela devient parfois une prise de risque personnelle.

Il y a des contextes ou la compétence mais surtout l’affirmation de son assurance font peur.

Comment vais-je pouvoir continuer à briller à côté de quelqu’un d’aussi brillant ?

Ce biais est encore renforcé dans le cas d’un recrutement qui implique plusieurs décisionnaires.

En découle les divergences d’opinion entre les différents interlocuteurs : pour exemple – une DRH enthousiaste – un Directeur Général séduit et un manageur direct réticent et plein d’objections …

La chose se règle généralement selon deux schémas classiques : le DG impose son choix de façon directive ou un consensus collectivement accepté oriente sur une autre candidature jugée moins risquée.

Bien entendu c’est toujours le manageur direct qui est le plus sensible et le plus réticent à la prise de risque (c’est humain).

Les termes pour justifier alors ce compromis sont nombreux : candidat (e) trop sûr de lui, trop indépendant, ne restera pas chez nous, trop ambitieux, trop trop …

Je précise que bien entendu il existe des candidats qui présentent ces défauts … mais c’est loin d’être toujours le cas. J’ai pu le vérifier à maintes reprises pour avoir suivi la carrière de certains rejetés par une entreprise et faisant par la suite une remarquable carrière chez le concurrent.

Et si le vieux dicton : « on a les équipes que l’on mérite » conservait encore tout son sens ?

Du côté candidat je vais me permettre un conseil.

Prendre conscience qu’être en plein dans son domaine d’excellence et même être brillant dans sa représentation est souvent dangereux. Dans une organisation cela peut faire peur à un tas de gens.

Les individus sont rassurés par ce qu’ils jugent comme étant la normalité. L’excellence n’est pas la norme.

Vous êtes brillant ; ayez l’intelligence subtile de faire paraitre brillants vos interlocuteurs. Et ceci en vous adaptant à chacun !

Pierre TRIAU