06 16 80 01 62

La guerre des talents !

Le marché de l’emploi n’a jamais été sous une telle tension.

La liste des profils en pénurie s’agrandit chaque jour.

Nombre de candidats potentiels restent frileux ou adoptent des comportements de divas.

Dans ce contexte, les entreprises se structurent en créant ou renforçant leurs équipes de chargés de recrutement internes.

Et les cabinets de recrutement ne savent plus où donner de la (chasse) de tête.

Dans une de ses études LINKEDIN indique que les chargés de recrutement sont dans le top 10 des profils les plus recherchés en 2022.

Fort bien, mais …

Très souvent tout ce beau monde se met à la tache sans connaissance aucune de l’environnement juridique dans lequel il travaille. Car en matière de recrutement : tous les coups ne sont pas permis !

J’ai toujours été abasourdi par le manque d’intérêt, d’information et de précaution élémentaire mis en place sur ce point.

Pour aller à l’essentiel : le risque majeur porte sur la qualification d’un acte de concurrence déloyale par voie de débauchage illégal.

La désorganisation du concurrent est un des motifs valablement et couramment retenu par les tribunaux.

La désorganisation peut être constituée par le débauchage ciblé de salariés du concurrent ou de salariés clés. (La charge de la preuve est à la victime).

Dans le cas de commerciaux le risque est accentué s’il y a de fait et en plus captation partielle ou totale de clientèle. Pour les profils experts le risque s’alourdit grandement s’il y a transfert de « savoir-faire ».

L’erreur commune est de penser que l’absence, la levée ou la non validée d’une clause de non-concurrence protège de tout risque en ce domaine. C’est faux !

Quel est réellement le risque, en clair : combien cela peut me couter ?

Variable en fonction des cas mais lourd à très lourd puisque le montant de la condamnation sera établi en fonction du préjudice direct et indirect subi par l’entreprise cible (un expert peut être désigné pour évaluation). La jurisprudence illustre des cas allant de 500 K€ à plusieurs millions.

Donc la prudence et la mesure me paraissent s’imposer.

Et quand je vois récemment un chargé de recrutement employé d’un grand Groupe que je ne citerais pas m’approcher sur LINKEDIN en indiquant sur son profil la fonction de « Chasseur de Tête » je m’inquiète véritablement de sa communication et de sa pratique …

Mon conseil :

Entreprises, un rapide audit une information et/ou une formation de vos recruteurs est peut-être à envisager ?

Pour vos recrutements délicats ou stratégiques faites appel à un cabinet ou un professionnel externe (sous réserve qu’il maitrise et respecte les règles de bonne pratique).

En effet, le rôle souvent oublié d’un cabinet de recrutement & de chasse est de vous mettre à l’abri de ce type de risque. Un cabinet de recrutement dispose d’ailleurs d’une plus grande liberté d’action pour des raisons trop longues à développer dans cet article. Peut-être l’objet d’une de mes prochaines publications.

Enfin : n’hésitez pas à me contacter … c’est toujours un réel plaisir pour moi d’échanger sur des sujets et problématiques recrutement qui me passionnent.

Pierre TRIAU